Les propos des amis de Job ne sont pas justes

17 Ah ! Mon souffle s’épuise,

mes jours s’éteignent :
le sépulcre m’attend.
Je suis entouré de moqueurs
dont l’insolence |tient mes yeux en éveil.
Porte-toi donc toi-même |garant auprès de toi
car, en dehors de toi, |qui me cautionnerait ?
Car tu as fermé leur esprit |à la raison ;
c’est pourquoi tu ne peux |les laisser l’emporter.
« Celui qui livre ses amis |pour qu’on les pille,
condamne ses enfants |à la misère[a]. »
Oui, Dieu a fait de moi |celui dont tous se moquent[b] ;
on me crache au visage.
A force de chagrin, |mes yeux se sont ternis,
mon corps n’est plus qu’une ombre.
Les hommes droits sont atterrés |par la façon dont on me traite,
et l’innocent s’indigne |contre l’impie.
Le juste[c], malgré tout, |persiste dans sa voie ;
l’homme aux mains pures |redouble d’énergie.
10 Et quant à vous |revenez à la charge :
je ne trouverai pas |de sage parmi vous !
11 Mes jours sont écoulés, |mes projets sont anéantis,
les désirs de mon cœur |ont avorté.
12 Ils prétendent que la nuit c’est le jour,
que la lumière est proche, |alors que les ténèbres règnent.
13 Mais que puis-je espérer ? |C’est le séjour des morts |que j’attends pour demeure,
dans les ténèbres, |je dresserai ma couche.
14 J’ai crié au sépulcre : |« C’est toi qui es mon père ! »
J’ai dit à la vermine : |« Vous, ma mère et mes sœurs ! »
15 Où donc est mon espoir ?
Mon espérance, qui l’aperçoit ?
16 Elle va descendre |derrière les barreaux |dans le séjour des morts
quand nous irons ensemble |dormir dans la poussière.

Footnotes

  1. 17.5 Au lieu de : Celui qui … la misère, on pourrait traduire : on invite des amis au partage, mais on a des fils qui voient la misère.
  2. 17.6 Autre traduction : il m’avait établi pour dominer les peuples.
  3. 17.9 Il s’agit certainement de Job.